L’essentiel de notre action 2022

8 INSTITUTIONS DE MICROFINANCE SOCIALE
152 592 MICRO-ENTREPRENEURS ACCOMPAGNÉS
89% DE FEMMES
42% EN MILIEU RURAL
269€ PRÊT MOYEN

« Nous faisons confiance aux personnes marginalisées qui entreprennent ! Nous leur apportons un accompagnement complet pour que leur commerce, leur atelier, leur champ ou leur élevage, soit source de progrès pour toute la famille. »

Marie Forget, Responsable Pôle Microfinance Sociale

CROISSANCE DANS CERTAINS PAYS

Malgré les situations économiques difficiles que traversent les pays en développement, nos Institutions de MicroFinance (IMF) d’Afrique de l’Ouest gardent le cap et continuent de servir un nombre croissant de bénéficiaires. Pour faire face à des taux d’inflation à deux chiffres, nous avons dû augmenter le montant des crédits accordés aux bénéficiaires et revaloriser les salaires de nos employés.

Néanmoins, Assilassimé au Togo reste financièrement viable et accompagne plus de 45 000 bénéficiaires. Et nos 3 plus jeunes IMF ? Fansoto (Sénégal), Wakili (Guinée) et Munafa (Sierra Leone) ? arrivent désormais à couvrir la moitié de leurs dépenses avec leurs revenus et accompagnent un nombre croissant de bénéficiaires : 18 000 au Sénégal, 12 000 en Guinée et 9 500 au Sierra Leone.

ADAPTATION AILLEURS

Dans certains pays, le contexte a été difficile en 2022. Plus que jamais, les populations les plus vulnérables doivent continuer de travailler pour survivre et elles ont besoin de notre accompagnement. Nos équipes sur place n’ont rien lâché!

Au Vietnam, les activités d’ACE ont connu un ralentissement à cause d’un renouvellement de licence complexe qui a finalement abouti début 2023. Au Myanmar, SOO arrive à relancer ses activités et à diminuer fortement les retards de remboursement de crédit. Au Burkina Faso, la situation politique et économique se dégrade fortement, mais Yikri continue de servir ses bénéficiaires et de leur donner accès à des services financiers, une mutuelle de santé, des services sociaux et un accompagnement technique agricole.

C’est en Haïti que la situation est la plus dégradée mais l’équipe se bat, déploie ses activités dans les zones rurales moins touchées que Port-au-Prince.

PRÉPARATION DE 4 NOUVEAUX PROJETS

Nous avons préparé l’ouverture de 4 nouveaux projets :

• au Liberia, nous avons mené nos missions exploratoires dans les zones rurales, où l’offre de services de microfinance est quasi inexistante;
• en Guinée, nous avons préparé le déploiement de notre programme dans une région très isolée, la Guinée Forestière, avec des services agricoles renforcés;
• en Côte d’Ivoire, nous n’attendons plus que l’autorisation de la banque centrale pour lancer des opérations de microfinance
• et enfin au Burkina Faso, nous préparons, en partenariat avec l’AFD, un programme d’accompagnement des populations déplacées suite aux exactions des Djihadistes.

8 PROGRAMMES
1 069 PERSONNES ACCOMPAGNÉES VERS L’EMPLOI OU L’ENTREPRENEURIAT

« Nous renforçons l’employabilité ou la capacité à entreprendre des jeunes pour qu’ils gagnent leur autonomie et contribuent à l’essor de leur pays. »

Elarik PHILOUZE, Responsable des développements

UN CONTEXTE 2022 TRÉS DIFFICILE

La guerre en Ukraine, l’envolée des prix des matières premières, les crises politiques ou militaires, les mouvements sociaux dans plusieurs parties du monde ont eu une influence majeure sur nos bénéficiaires. Leur situation économique s’est fortement dégradée et leur besoin d’accompagnement par nos équipes a été particulièrement important.

Pour exemple, en Haïti, la situation sécuritaire a fortement empiré avec une recrudescence de la criminalité et de l’activité des gangs de rues. La fermeture des magasins, les pénuries de carburant ont provoqué un ralentissement général des activités.

Au Togo, le prix de certaines denrées de première nécessité a doublé et le risque terroriste a augmenté au Nord du pays.

Au Burkina Faso, la crise socio-politique rend le travail de plus en plus difficile… Dans ces conditions, les modèles économiques sont mis à mal et la pérennité des petites entreprises et de nos programmes est freinée.

Au Burkina Faso, l’entreprise-école Emergence a continué de former et de mettre en selle des personnes dans le secteur de l’entretien/ménage mais elle a dû abandonner son activité de pressing car l’objectif de viabilité est devenu impossible à atteindre sur dans ce secteur.

En Haïti, l’Atelyé Ekol Enejy a achevé la création de ses modules de formation et accueilli les premiers apprentis. Mais la formation a été fortement freinée par le retard de réception des équipements pour les chaînes de production de réchauds à gaz et de lampes solaires.

Au Sénégal, les premiers jus de fruits ont été produits et commercialisés dans l’entreprise-école Muri Casa. Mais le double objectif de former des jeunes et de doper les débouchés des productrices s’avère plus difficile à concilier que prévu, pour des raisons de viabilité mais aussi en raison de contraintes juridiques.

ET DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES

Au Togo, Miawodo a lancé ses premières promotions d’apprenants au sein de son école de gestion des déchets. 36 élèves ont été formés et sont maintenant accompagnés par les coachs de Miawodo. Par ailleurs, l’équipe a réceptionné en décembre un container équipé pour transformer des déchets plastiques, en partenariat avec Plastic Odyssey.

En Côte d’Ivoire, le programme Archipelago en, s’est achevé en décembre et a appuyé plus de 230 agriculteurs (dont 135 en 2022) dans des formations dédiées à l’entrepreneuriat agricole. Ce programme a permis une collaboration réussie entre 6 acteurs membres du consortium (2 chambres d’Agriculture, 2 conseils régionaux, 1 institut de formation agricole et Entrepreneurs du Monde).

En France, à Rouen, le programme Un toit vers l’Emploi a amorcé sa phase de croissance pour répondre au besoin de toit et d’emploi de personnes vivant sans domicile fixe : 9 tiny house ont été fabriquées en 2022 dans son entreprise-école et 257 personnes ont été accompagnées vers l’insertion, dans son centre d’accueil de jour.

A Lyon, le programme Des Saveurs et des Ailes qui soutient des porteurs de projet vulnérables dans le secteur de la restauration a été ralenti par un turnover dans l’équipe. Mais les nouvelles recrues ont redynamisé les activités au dernier trimestre, pour accueillir une nouvelle promotion dans les tous premiers jours de janvier 2023.

CLIMAT
L’AFRIQUE EST LE CONTINENT LE PLUS VULNÉRABLE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES
FAIM
L’AFRIQUE EST LE CONTINENT LE PLUS AFFECTÉ AVEC 237 MILLIONS DE PERSONNES TOUCHÉES

« L’agriculture familiale représente jusqu’à 80% de la production alimentaire, en Afrique. C’est donc sur elle que repose la sécurité alimentaire de tous. Or, le réchauffement climatique impacte déjà fortement cette production. Il est urgent d’agir ! »

Éric EUSTACHE, Responsable du pôle Agro-Entrepreneuriat

UNE APPROCHE HOLISTIQUE INDISPENSABLE

Au Nord du Sénégal, dans la région de Matam, les petits producteurs agricoles dégagent de leur travail des rendements et des revenus très faibles parce qu’ils font face à une multitude de difficultés : surfaces trop petites, sols fragiles, difficile accès à l’eau, aux semences et au financement, très peu de mécanisation, pas de formation agricole pour s’adapter au changement climatique, pas de capacité de stockage ni de capacités de négociation avec les grands commerçants.

Progressivement, nous les aidons à lever tous ces obstacles :
• 100 producteurs de céréales et d’oignons formés aux techniques climato-intelligentes ont commencé à observer de bons résultats en 2022 : augmentations de rendements chez 33% d’entre eux et taux de satisfaction élevé (76%).
• 1140 femmes maraîchères ont bénéficié de formations en maraîchage intensif en agro-écologie, d’un appui pour l’aménagement de 3 terrains de production (total : 25ha), de la fourniture et l’entretien de pompes pour l’arrosage et les semences nécessaires pour une exploitation de leur parcelle, toute l’année.
• 2 greniers ont fonctionné en 2022, après avoir bénéficié des améliorations nées de la R&D menée sur la question du stockage
• 4 300 producteurs ont reçu des informations régulières sur l’évolution des prix des produits sur les 8 principaux marchés du Sénégal, pour qu’ils puissent décider à quel moment et à quel endroit vendre leur production.
• 700 m2 de serres ont été construites, pour démontrer la possibilité de faire 2 campagnes de production par an, au lieu d’une seule

UN ANCRAGE DURABLE

Grâce au soutien de l’AFD et de la Coopération monégasque, toutes nos initiatives ont été regroupées en 2022 au sein d’un véritable Centre de ressources pour la transition agro écologique, implanté sur le même site que les greniers. Il sera complété par une école (les travaux de construction ont démarré) destinée aux jeunes qui veulent se lancer dans l’agriculture. Ils seront formés puis appuyés pour créer leur propre exploitation.

Le Centre a aussi vocation à devenir autonome au plan économique, en développant ses propres activités de production agricole. Déjà 10 ha sont aménagés et la première récolte est attendue en juin 2023.

Simultanément à la création de ce centre au Sénégal, nous avons créé le Centre Ekofoda au Togo, à Tchébébé, avec les mêmes objectifs : il forme déjà une première génération de jeunes, appuie les producteurs de la région et développe ses propres activités de production pour devenir autonome à terme.

6 ENTREPRISES SOCIALES
26 038 FAMILLES ÉQUIPÉES
26 868 RÉCHAUDS & KITS SOLAIRES DIFFUSÉS

« En facilitant l’usage d’équipements économes et sûrs, alimentés le plus souvent par des sources d’énergie renouvelables, nous aidons les plus vulnérables à améliorer leurs conditions de vie et de travail, leur santé et leur environnement. »

Aude PETELOT, Responsable du pôle Énergie

DES BESOINS EN ÉVOLUTION

Nos 5 équipes ont continué de faire évoluer leur offre de kits solaires et de réchauds de cuisson pour les rendre accessibles aux plus vulnérables, jusque dans les zones rurales isolées.

Au Cambodge, Pteah Baitong a mis au point et diffusé des pompes à eau solaires adaptées aux exploitations de moins d’1,5 ha : cette solution assure une irrigation à bas débit à la fois très facile à mettre en œuvre, économique et fiable. Les exploitants sont formés et accompagnés pour assurer eux-mêmes la maintenance de leur pompe.

MIVO énergie, au Togo, et Nafa Naana, au Burkina Faso, poursuivent avec succès la promotion de lampes et kits solaires – incluant des réfrigérateurs et motopompes pour des usages productifs – et diffusent des équipements de cuisson propres et efficaces. Nafa Naana propose aussi des conditions de financements flexibles (Pay-As-You-Go) pour les équipements de capacité supérieure qui permettent aux ménages des économies à long terme.

En Haïti, compte tenu de la forte instabilité à Port au Prince, Palmis Enèji se développe surtout en province. Elle mène de vastes campagnes de sensibilisation aux enjeux sanitaires, économiques et sociaux de l’usage des énergies propres et renouvelables, dans ce pays où la cuisson au charbon a réduit dramatiquement la couverture forestière. Toutefois, les pénuries de carburant et de gaz ont interrompu les livraisons pendant plusieurs mois en 2022.

Aux Philippines, ATE Co poursuit l’installation de kits solaires autonomes et de micro-réseaux solaires modulables et robustes dans les villages et hameaux difficiles d’accès L’équipe sensibilise les villageois aux bénéfices des énergies renouvelables et les forme aux usages efficaces de l’électricité et à la maintenance des équipements solaires. Dans chaque maison, un kit alimente a minima 3 à 4 points lumineux et la recharge des téléphones portables, ainsi qu’un ventilateur voire une télévision ou un réfrigérateur.

LA FINANCE CARBONE : RECONNAISSANCE DE NOTRE IMPACT ET VIABILITÉ

En Haïti, au Burkina Faso et au Togo, nos 3 projets d’accès à l’énergie sont homologués par le Gold Standard. Cette certification permet de quantifier, vérifier et valoriser les réductions d’émissions de CO2 réalisées chaque année par les familles qui cuisinaient au bois ou au charbon de bois, et qui ont pu accéder à un réchaud à gaz.

Ces 3 projets peuvent donc vendre des crédits carbone à des entreprises qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre et souhaitent contribuer à la réduction d’émissions carbone. Ces ventes permettent à nos 3 projets de viser plus rapidement un équilibre financier tout en révolutionnant les conditions de vie et de travail des ménages les plus vulnérables.